Placide

 « Le champ des possibles », album découvert par la magie des réseaux sociaux, nous a donné envie d’en savoir plus sur Placide, duo post-pop poétique, formé par Alex Balduzzi et Lionel Naudon.

  1. A l’écoute de votre album, on ressent une grande sincérité qui va droit au cœur. Racontez nous la genèse de cet album

Alex : Suite à notre rencontre sur scène, Lionel et moi avions comme ambition d’écrire et composer une musique qui nous corresponde, que son expression soit toujours au plus proche de ce que nous sommes. Personnellement j’ai eu besoin de trouver ma voix et revoir mon interprétation des chansons ; il a fallu que j’écrive abondamment pour trouver les mots justes et cela a donc pris beaucoup de temps ! L’album a été enregistré entre le studio qui m’avait été confié dans une cave du 11ème à Paris et le studio à Suresnes de l’ingénieur du son Raphaël Joly qui a arrangé et mixé l’album par la suite.

Lionel : «  Je n’entendais pas Alex » : c’est le point de départ de notre collaboration. A l’écoute de ses précédentes compositions, il y avait comme un voile dans ses textes et l’interprétation d’Alex : ses chansons ne correspondaient pas à la personne qu’il est, à mon sens. Se mettre à nu et l’assumer ; raconter ses faiblesses aussi, sa vulnérabilité, a été le chemin introspectif que nous avons suivi dans l’écriture de cet album pour sortir des sentiers battus et rendre la chose excitante !

2. Vous êtes issus de deux univers sonores différents. Pouvez-vous nous expliquer de quelle manière la musique a fait son entrée dans vos vies ?

Alex :  Pour ma part, j’en écoutais beaucoup en voiture dès plus mon jeune âge quand nous partions sur les routes en famille. Mon père s’amusait à détourner les mots anglais des chansons en français avec beaucoup d’imagination ! Et je chantais la musique et les instruments plus que la voix alors on m’a offert une guitare. J’ai vraiment commencé à en jouer plus régulièrement l’été de mes quatorze ans.

Lionel : Ce n’est pas « une entrée », la musique a fracassé la porte de ma vie de manière inexplicable : avec ma sœur dès l’âge de 4 ans en train de sauter sur nos lits en écoutant nos 45 tours ; les heures passées à faire des compilations de K7 audio en écoutant la radio au casque avec la super chaîne hi-fi de mon père,  en espérant que le présentateur radio ne parle pas trop pendant les intros des morceaux pour lesquels je passais des heures à attendre la diffusion ; faire semblant de jouer de la batterie en tapant sur des classeurs avec deux gros crayons à papier … mes souvenirs d’enfance sont si nombreux… c’est la musique qui te choisit, j’aurais presque envie de dire.

3. Quand et comment en êtes-vous venus à travailler ensemble ?

Alex : C’était il y a 8 ans maintenant lors d’un concert de covers de tubes anglo-saxons en majorité. On avait une énergie commune dans la façon d’aborder cet exercice. J’ai par la suite proposé des compositions à Lionel qui a tout de suite considéré mes idées et essayé de m’apporter son aide bien souvent en enrichissant l’harmonie et en améliorant la construction des morceaux.

4. Serge Gainsbourg est me semble-t-il une influence qui vous est commune ? Quelles sont vos influences respectives ?

Alex :  Serge Gainsbourg est une référence pour beaucoup. Enfant j’ai toujours été fasciné par le personnage provocateur de « Gainsbarre » mais ce n’est que beaucoup plus tard que je me suis penché sur sa discographie. C’est d’ailleurs à ce moment-là que je me suis intéressé à la chanson française car à l’époque je jouais en cabaret. J’ai plutôt grandi en écoutant des classiques de la musique soul et du rock.

Aujourd’hui je serai plutôt influencé par l’œuvre de David Bowie, de Radiohead, de Nick Cave, de Christophe ou encore d’Alain Bashung dont la poésie a certainement influencé la composition et l’écriture de l’album.

Lionel : ayant vécu une partie de mon enfance en Italie, ma culture chanson française s’est faite sur le tard. Mes premiers amours sont anglo-saxons et pop : les Beatles, Talk-Talk, les B-52’s, pour ne citer qu’eux. La musique expérimentale me fascine aussi car j’aime chercher de nouvelles sonorités en créant : ces sons t’inspirent de nouvelles manières d’écrire, sont souvent le point de départ de nouvelles créations.

Les bandes originales de film sont un riche vivier de sonorités, très inspirant car les compositeurs peuvent se libérer du format commercial : la B.O. de « Furyo » de Nagisa Oshima m’a longtemps obsédé, « Phantom of the Paradise » de Brian de Palma, «  Rollerball »  de Norma Jewison, « Tron » de Steven Lisberger, ou encore « Orange mécanique » de Stanley Kubrick parmi tant d’autres.

5. A la lecture de votre dossier de presse, une phrase a attiré mon attention : « Le Champ des Possibles parle notamment des hommes qui restent silencieux devant la franchise des femmes. » Y-a-t-il un morceau auquel rattacher cette phrase plus particulièrement ?

Le thème du silence plane au-dessus de l’album.

Alex : Il n’y a pas vraiment un morceau rattaché à cette phrase. Ce sont des images comme celles d’un tableau qui nous ont inspiré pour l’écriture des textes. Cette volonté de pousser l’auditeur à visualiser, à imaginer plus qu’à trouver des explications rationnelles à une situation donnée.

Je crois que le thème du silence plane au dessus de l’album. Il est présent dans beaucoup de chansons (Elle ne parle pas, Les jolies choses, Le Champ des possibles, Ne crains personne, Voyageuse, À l’horizon.). Celui-là même me semble parfois plus révélateur que des mots.

6. J’ai été séduite par cet album que j’ai découvert un peu par hasard et il m’a transportée. Je ne vous cache pas avoir un très gros coup de cœur pour « Ne crains personne ». Comment cette chanson est-elle née ?

Alex : Autour de l’idée que l’inspiration, que nous recherchons pour avancer dans nos vies, ou quand nous voulons créer une œuvre, pouvait trouver corps dans les traits d’une femme. Une femme battante, qui ne se laisserait pas instrumentaliser. Elle pourrait avoir le tempérament d’une Frida Khalo ou celui de la Frida de Jacques Brel dans la chanson « Chez ces gens là ».

7. La pochette de l’album m’intrigue beaucoup… Qui en est l’auteur ? Comment ce visuel est-il né ?

Alex : L’auteur est Halim Tal. Il est l’ami proche et collaborateur de Raphaël Joly, l’ingénieur du son qui a co-produit l’album. Il est musicien lui aussi. Ses illustrations de jeux de cartes façon cartomancie nous ont séduites. Il a suivi l’évolution de la production du disque et nous a présenté un premier visuel en s’ inspirant d’une image que Lionel avait repéré dans un magazine et que nous utilisions comme avatar pour Placide sur les réseaux sociaux.

8. Une tournée est-elle prévue ? Si oui dans quelle configuration scénique ?

Alex : Pour l’instant nous avons un concert parisien le vendredi 27 janvier 2023 à la Manufacture Chanson. Pour ce concert nous jouerons en duo : guitare, clavier et machines et pensons à une scénographie qui pourra être reprise ensuite en tournée.

Nous avons quelques pistes pour être programmés en festival cet été et nous allons prochainement étoffer notre formule scénique avec deux musiciens additionnels pour la section rythmique.

9. Quelle place les réseaux sociaux occupent-ils dans votre projet ? Est-ce un fardeau ou une opportunité ?

Alex : C’est un vecteur de communication essentiel pour un projet émergent tel que le nôtre.C’est un fardeau pour le musicien inexpérimenté en « community management » que je suis, mais ça reste avant tout une opportunité extraordinaire pour faire connaître les créations de Placide. Il y a toute une vie virtuelle du groupe à entretenir, il faut s’improviser créateur de contenus, et pour des générations comme la nôtre, le temps de travail que ça nécessite est vertigineux ! 

10. Enfin, pourquoi ce nom de Placide ?

Lionel : Ce nom est un contrepied. En tant que musiciens, nous avons vécu des montagnes russes émotionnelles, en passant successivement par des moments d’euphorie, de rupture, d’addiction, de communion, de désillusion, d’abandon, d’espoir et de perte.

Placide : garder son calme en toute circonstance.

Une manière de dire : on s’est laissé prendre au jeu une fois, pas deux. Aspirer à une quiétude, la quête dont il est question dans l’album.

Pour se tenir au courant de l’actualité de Placide :

Le site web de Placide

https://www.facebook.com/placiiide

https://www.instagram.com/placiiide/

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer